G for GEAR

Publié le par François Bernard

Work Ethik : Petit manuel de survie dans l'Ouest Canadien.

Mes chers lecteurs,

Voici la première d'une série de chroniques consacrées à la vie pratique, aux conseils de voyage et de vie sur place. Je reçois beaucoup d'emails avec les mêmes questions, et ces chroniques vous aideront à profiter des opportunités de voyage, de travail et d'ouverture culturelle sur cette merveilleuse province. Pour commencer, nous aborderons le thème du matériel..

Le bon matériel n'a pas de prix, en particulier quand on vit dehors. Que ce soit dans une situation de travail ou au sommet d'un pic enneigé, le bon matériel fait toujours la différence. Le mauvais matériel, quand il se conjugue avec l'impréparation, l'imprudence ou une quelconque intervention divine, peut transformer une randonnée ou une journée de maçonnerie sous la pluie en cauchemar.

Voici une liste des objets en ma possession, après neuf mois de voyage dans la province. J'ai glissé quelques commentaires pour aider votre réflexion. Cette liste est indispensable pour quiconque envisage de travailler dehors de manière prolongée. C'est le fruit de mon expérience de WWOOFing ou de travail rémunéré, pendant ces neuf mois à pratiquer les métiers suivants : Charpentier, bûcheron, maçon, peintre, menuisier, jardinier, paysan. Neufs mois à randonner, à user mes bottes sur les sentiers rocailleux ou dans les sous-bois humides et glissants. J'ai dormi plusieurs nuits dehors par moins 15 et vécu à la rude pendant plus de six mois. Petit à petit, j'ai fait le tri et glané un peu de savoir-faire local pour faire face aux situations suivantes :

Pour la pluie, le vent et plus généralement le climat de la "WET COAST" :
Hubert Havelaar, dehors depuis 40 ans quel que soit le temps, résume avec un humour tout en nuances le climat de la côte ouest :
"Rain isn't that terrible here, altough a good raingear is definitely a plus"

- Veste Gore-Tex. Investir dans la qualité et la durabilité. Faire attention au design des poches, qui doivent toutes être zippées. C'est de loin le vêtement de base, à toujours avoir sur soi et qui se glisse facilement dans un sac.
- Les Bottes en caoutchouc, avec une coque métallique de préférence. Viking fait une excellente paire autour de 100$
- Parka de travail imperméable. Helly Hansen.
- Pantalon imperméable, MEC 45 $. Préfèrer la salopette Helly Hansen.

Pour rester au chaud :
- Pantalon Soft Shell, MEC. Léger, solide, chaud, facile à laver et versatile, le TOP.
- Un bon Pull, J'aime le Pull marin, solide, facile à laver. Le must : le Saint James offert par ma mère avant de partir.
- Sous-vêtements en laine Mérino, chez les fournisseurs de vêtements de travail. Pas de synthétique contre la peau. La laine est plus hygiénique et reste chaude même mouillée. T shirt autour de 60$, LongJohn autour de 45 $. Deux paires de chaque.
- Pour les pieds : Chaussettes d'épaisseurs différentes, semelles de soutien pour chaque paire, en particulier dans les chaussures de travail ou l'alignement du dos pendant les efforts est primordiale.
- Chaussures de randonnées. Rien d'autre que du Cuir, que l'on graisse réglièrement. MEINDL est une référence. Sac étanche souple pour le transport ou pour les glisser au fond du sac de couchage. Maintenir à tout prix les chaussures hors du gel, sinon gare au réveil le lendemain.
- Pull, écharpe en laine
- Gants de travail, dont une paire étanche, type ostréiculteur ou marin.

Pour travailler :
- Couteau suisse ou Leatherman. Acheter uniquement le plus solide. Le paysan, le marin ou le charpentier ne sortent jamais sans leur couteau, si pratique pour couper une corde, tailler un bout de bois ou casser la croûte.
- Outillage : ciseaux, marteau, sacoche, mètre, équerre, équipements de sécurité (oreilles et yeux). L'outillage est régulièrement entretenu, affûté et nettoyé.
- Ordinateur Macbook 13.3". Investir immédiatement dans une seconde peau en néoprène.
- Appareil Pentax K200D, deux objectifs pour aller de 18 à 300. Les deux objectifs sont une erreur de casting. A l'avenir, j'opterai pour un 18-200 de qualité. Moins de matériel, moins de manipulation et d'entrée de poussière, plus adapté aux activités de plein air. Housse ventrale pour un accès facile pendant la rando.

Pour se déplacer :
- Lampe frontale, Ie jeu de piles de rechange. Vital pour aller et venir dans des lieux sans éclairage public.
- Deux sacs à dos, Un 65L et un 30L. Le 30L est le plus utilisé et reste avec moi dans l'avion, le 65L est peu pratique, en dehors des randonnées estivales.
- Mountain bike, régulièrement nettoyé et re graissé aux endroits suivants : chaine, pignons, câbles du dérailleur et des freins.

Pour partir camper :
- Tente une place MSR
- Matelas Thermarest quatre saisons (le plus épais).
- Sac de couchage MEC - 12 degrés. Un seul conseil : mettre le prix dans un bon sac en plume, plus chaud et plus durable. Je dors depuis 4 mois dans mon sac. Acheter le sac de plus grand taille pour l'espace de stockage au pied, ce qui permet de garder les chaussures de rando hors-gel.
- Réchaud MSR Dragonfly. Marche au pétrole blanc, au diesel, au kérosène, plus faciles à trouver que les cartouches de gaz, pratique quand on est au fond de la route 20. Popote basique. On stocke le tout dans un sac étanche souple. Le fuel se stocke dans une bouteille d'alu, deux de préférence en cas d'accident. Pour une randonnée en condition froides, prévoir un litre par journée. J'emmène aussi de quoi allumer un feu et une petite hachette qui fait également office de marteau, avec quelques clous et un peu de corde.

La règle d'or : on achète en fonction des besoins, au lieu de transporter du matériel inutile. Je considère cette liste comme le maximum déplaçable sans dépendre d'un véhicule ou d'un lieu. Je suggère de tout acheter au Canada pour trois raisons. La première est de faire fonctionner l'économie de mon pays d'accueil. La seconde est que nous sommes en Amérique du Nord, un paradis de la consommation où l'Euro offre un discount immédiat de 35 %. La troisième est que j'ai le temps de recueillir des informations sur ce qui marche localement. Sur Cortès, j'investis plutôt dans le vêtement de pluie
que dans la doudoune quatre couches, moins indispensable qu'au Québec.


On évite, on oublie si on peut :

- Le coton, le Jean, les baskets fashion, les premiers prix qui s'usent ou cassent trop vite.
- De travailler ou de partir en randonnée sans matériel approprié.

On essaye et on pratique :

- La récupération et la retape d'objets de valeurs comme les outils en aciers de qualités qui rouillent dans les ateliers.
- La récupération pour tout ce qui n'offre que sa valeur d'usage : couverts, récipients, seaux, cartons...

On sélectionne et on élimine tout objet devenu inutile ou redondant. S'assurer de son recyclage ou essayer de lui trouver un nouveau propriétaire. Le but est de rester mobile et de rassembler ses affaires rapidement. Globalement ma philosophie est de considérer chaque achat sur le long terme et d'investir dans la qualité, pour former petit à petit une trousse à outils dans laquelle je puise les meilleurs éléments en fonction de leur usage et de la situation. En cas de départ ou de déplacement, la totalité doit pouvoir tenir dans les deux sacs. Le sac de 30L rassemble les objets de valeur et ne quitte JAMAIS son propriétaire. Etre attentif à ses affaires est la SEULE attitude qui prévient efficacement les vols et les oublis ou les feux d'artifices en plein milieu de l'aéroport...

Pour les prix du matériel : mec.ca, deux magasins à Vancouver et Victoria et une bourse de matos d'occasion : google "mec swap".

Mon article fétiche : Le ZIPLOC

Dans toute les tailles et à toutes les sauces, je recommande les sachets de conservation. La marque ZIPLOC est de loin la plus solide. Choisissez la série Congélation avec la doucle fermeture bleue et rose. Les modèles à glissière sont trop fragîles pour la vie sur la route. Les petites tailles gardent les papiers au sec. Les grandes tailles contiennent facilement mes ustensiles de cuisine et la nourriture du bivouac. Les sacs sont légers, solides, étanches et surtout lavables et réutilisables. Ils poussent à rationaliser le contenu du sac et à l'organiser en fonction de l'usage de chaque objet ou groupe d'objets rangés ensemble. J'ai toujours un sac vide au cas où, pour ramasser des huitres, des baies ou des champignons.


Bon shopping !





Publié dans Work Ethik

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R
Super liste, merci des conseils
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